Page:About - Tolla, 1855.djvu/31

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TOLLA. 21 rire savs arrière-pensée, avec tout l'abandon de la jeunesse. Pippo lutinait Tolia pour obtenir une pe- tite rose päle qu’elle avait attachée à son corsage, et Tolla, qui ne céda qu’à la dernière figure de Ja contredanse, était très-animée à la défense de son bien. Ni Mme Feraldi, m la générale, n1 mème à bonne marquise, avec sa pénétralion maternelle, ne devinaient les sentiments cachés sous cette sur- face de gaieté et d’'indifférence; mais, à mieux surveiller les visages, elles auraient reconnu que les yeux de Lello dévoraient Tolla ; que Tolla, con- fuse, inquiète et presque heureuse, se débattait contre un sentiment nouveau pour elle; que Phi- lippe, leur ami commun, les regardait Fun ct l’autre en homme qui voudrait les voir l’un à l’autre ; et que Nadine, malgré une expérience pré- maturée de l'art de feindre, laissait percer dans ses yeux un peu d'amour, beaucoup d'ambition, et une de ces haines concentrées dont les femmes seules sont capables.

Manuel ou Lcllo Coromila était le fils cadet du prince Coromila-Borghi. Les Coromila, si l’on en croit leur arbre généalogique, datent de la guerre de Troie. L'histoire de leur famille remplit trois vo- lumes in-quarto, publiés à Parme en 1780 par l'ad- mirable imprimerie de Bodoni. Le tome premier s'arrête à l’ère chrétienne, le second à l'an 1000; le loisième, qui est presque entièrement authentique,