Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

par exemple, eût été une reine comme Christine, comme Élisabeth, ou comme Catherine, mais avec leurs défauts et leurs vices de moins ; car elle avait une noblesse généreuse dans l’âme qui l’aurait préservée des travers de l’une et des crimes de l’autre. Jamais son cœur n’oublia don Pedro, jamais elle ne put mettre en oubli cette année d’innocence, d’amour et de paix, passée à Loando entre sa mère et lui, malgré les jalousies de dona Bianca… Souvent elle s’agenouillait dans son oratoire, et, se mettant à prier, elle offrait à Dieu la douleur profonde de ses souvenirs !

— Mon Dieu ! disait-elle, soyez indulgent pour moi, et accordez-moi dans l’avenir l’espérance de me réunir au seul être que j’aie aimé, et au seul cœur qui m’ait aimée !…

C’est dans des sentimens ainsi partagés entre le repentir du passé et l’incertitude qu’elle espérait, que Zingha, alors appelée dona Anna, vit s’écouler les années de sa vie qu’elle n’em-