Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/221

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répandit de douces larmes !… Le jour de son entrée dans Moscou, elle était resplendissante de beauté et éblouissante en même temps de tout l’éclat que lui donnaient les pierreries étincelantes dont ruisselaient ses habits. C’était au mois de mai, la nature souriait à ces fêtes ; les rues jonchées de fleurs étaient garnies partout d’une foule de peuple ravi de voir sa jeune souveraine si belle et si charmante. Elle saluait en souriant, tandis que ses longs cils retenaient avec peine quelques larmes qui tremblaient sur le bord de ses paupières et venaient rouler sur ses joues fermes et rosées ; elle était belle de ce bonheur d’amour qui fait pâlir tous les autres.

Partout où elle s’arrêtait le clergé venait lui présenter le pain et le sel ; partout les villes même les moins opulentes lui offraient des étoffes précieuses, des fourrures, des pierreries et des perles, tributs de l’Orient, dont le voisinage permettait un commerce plus actif qu’on ne le