Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/236

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— Démétrius, je t’en conjure !… pour moi ! signe pour moi !…

Et elle le fixait de cet œil de velours dont le regard prolongé faisait battre son cœur…

— Signe donc ! murmurait-elle toujours plus bas et le serrant contre son cœur… Ah ! lui aussi l’aimait avec tendresse !… Il signa… c’était la grâce de Schouïsky, mais leur perte à tous deux !…

Un soir, c’était le 16 mai de l’année 1607, le temps était orageux. Le vent faisait tourbillonner la poussière dans les vastes champs qui séparent entre eux les palais de Moscou. La pluie commençait à tomber par larges gouttes ; et pour fuir la tempête on entrait dans les maisons qui offraient un abri, et plus particulièrement dans les tavernes où se vendent ces boissons chaudes tant aimées des Russes… Dans le coin le plus sombre de l’un de ces réduits, se tenait un homme dont le visage, à demi caché par la fourrure de son bonnet, ne laissait voir qu’une bou-