Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/260

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vant rabbin Egidi… mais toute cette parenté est morte et inconnue aujourd’hui, et ma tante Koricka dort avec nos aïeux… Mon oncle le rabbin m’a dit un jour, en me passant un talisman au cou : Écoute : tu es Démétrius, fils d’Ivan IV : pars et va redemander à Schouïsky la couronne de ton père.

Je suis venu, toutes les villes m’ont accueilli, toutes m’ont ouvert leurs portes, toutes m’ont salué du nom de czar. Alors mes troupes se sont multipliées, j’ai eu des flatteurs, des courtisans, une armée. Les princes Sapieha, vos parens et les miens… (il souriait comme Satan) le prince Rozinsky… tous les grands de Pologne sont venus me faire la cour enfin !… Je suis dans mon camp… je suis le czar Démétrius… Je ne suis plus un misérable juif, le rebut des humains[1]… Marina, ne me repoussez pas ainsi et venez à moi de bonne

  1. En Pologne, les juifs sont méprisés comme les derniers des hommes.