Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/292

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voix émue, tu quitterais pour moi ta patrie, ta famille, ce monde où tu es adorée, tes amis !

— Ma patrie !… elle est où tu vivras !… ma famille… je n’ai que mon père… il lui reste mon frère pour le soigner s’il avait besoin de soins… mes amis !… en est-il un seul, quelque dévoués qu’ils soient, qui puisse être ce que tu es pour moi ?… En est-il un seul qui puisse me donner une partie du bonheur que tu me donnes ?… le monde !… mais c’est une raillerie, mon ami ! le monde !… Ah ! ce n’est certes pas à lui que je sacrifierais une seule minute de ce bonheur paisible même que je goûte en ce moment près de toi… Je sens en te parlant seulement une joie de cœur que toutes celles du monde ne me rendraient pas. Non, non, en te disant que je suis prête à quitter la France pour te suivre en Portugal, je ne te dis que la vérité de mon âme… crois-moi, mon Alphonse !

— Oh ! je te crois, répondit le jeune proscrit