Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/294

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nous a retirés de ce monde… c’est la voix du Seigneur qui nous a appelés à lui !… c’est la volonté du Seigneur qui nous a retirés avant d’avoir achevé le sillon qu’il nous a ordonné de tracer. Oh ! non, certes, je me serais pas plaint si, dans cette foule désespérée, j’eusse été frappé de mort dans tes bras… et tu ne m’aurais pas survécu, comme je ne t’aurais pas survécu non plus… je n’aurais souffert qu’en songeant à ta souffrance, car c’est une mort douloureuse, dit-on…

Mathilde s’était arrêtée, sa tête s’était pensée sur l’épaule d’Alphonse… ses yeux pleins de douces larmes s’étaient levés sur lui et le contemplaient avec un amour si profond que le jeune homme fut obligé de détourner les siens pour éviter cet œil noir plein d’amour et de feu qui s’appuyait sur le sien ; la sensation était trop vive.

— Parle encore, lui dit-elle tout bas…

— Eh ! que veux-tu ? Que je te dise que je