Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/329

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silence, m’appelaient le beau ténébreux, quoiqu’ils fussent d’ailleurs à merveille pour moi, excepté le prudent M. de Pusieux. Mais, comme il n’était bien avec personne, je cessai de m’en occuper, surtout lorsqu’un jour M. de Longueville me raconta que personne ne faisait attention à M. de Pusieux. « On ne le remarque, me dit-il, que comme les roquets dont on se gare pour qu’ils ne mordent pas les mollets de ceux qui en ont et les jupes des femmes. Du reste M. de Pusieux est un être parfaitement nul dans le monde ; insolent et mal élevé, il est l’inconvénient parlant du malheur que la révolution nous a inoculé, celui d’avoir des laquais sous un habit comme le nôtre dans notre salon. Le mal de tout cela, c’est qu’il faut se battre avec un animal comme cet homme s’il vous impatiente trop, parce qu’on ne peut pas lui offrir des coups de canne. Je suis Normand, pas mal fort, et je sais jouer du bâton ; je pourrais bien lui offrir cette partie-là s’il m’échauffe