Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/335

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eh bien ! laisse-moi me réfugier dans cet amour ! laisse-moi te dire combien je t’aime, l’entendre de ta bouche !… te dire ma félicité et recevoir de toi une assurance égale !… le veux-tu ? qu’importe alors que des vipères rampent au-dessous de nous !

Alphonse la regarda avec une expression d’amour si profonde qu’il lui fit venir aux yeux de ces douces larmes qui font tant de bien !

— Oui, notre amour, notre amour seul, dit Alphonse ! toi et notre amour ! mais c’est le plus heureux sort qu’un être humain puisse avoir en ce monde ! Mathilde, je te voue mon existence.

De ce jour, ils furent tellement concentrés dans leur passion, que le monde passa inaperçu autour d’eux. Mathilde surtout était quelquefois si heureuse, qu’elle ne comprenait pas comment elle ferait lorsqu’un jour ce bonheur s’altérerait.

— Car il s’altérera, disait-elle en frémissant ; il s’altérera… et moi… et moi… eh bien !