Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le cœur de tigresse de cette femme, qui n’offrait aux yeux qu’une image imparfaite de la créature humaine en tout ce qui tenait à l’âme…

Le repas donné par le vice-roi fut remarquable par la somptuosité des mets et de la vaisselle d’argent et de vermeil que le vice-roi avait apportée d’Europe, par l’éclat des cristaux, des bougies, les parfums, l’odeur des mets servis dans des plats d’or ou de la plus riche porcelaine des manufactures de Saxe et de Vienne ; sur laquelle la nôtre se hanta. La vice-reine, femme encore agréable et belle, s’avança vers Zingha et lui parla avec bonté pour l’encourager, la croyant timide et craintive. Zingha, le regard assuré, la tête haute, semblait être elle-même la reine du lieu où elle se trouvait… En revoyant le vice-roi elle lui sourit avec une expression qui voulait être douce, mais qui jamais ne pouvait être que le rire de la hyène attirant une proie… Tout-à-coup, comme elle arrivait près de l’estrade sur laquelle la table