Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/80

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qui lui donnait un moment de repos, don Juan entra dans l’appartement. L’abattement des deux femmes d’Europe suffit pour lui faire connaître que Zingha avait prié. Il fut à Bianca, lui prit la main, et, l’attirant à lui, il l’embrassa avec tendresse en lui adressant quelques paroles d’affection. Cette douceur et cette bonté dirent à Bianca que son sort était arrêté… Il fallait que don Juan fût certain de sa peine pur lui adresser des mots consolans… Cette pensée produisit l’effet que Zingha avait vainement provoqué. Sa dignité de femme fut si fortement attaquée qu’elle la soutint en cette circonstance, la plus cruelle peut-être de sa vie… Elle releva sa tête abattue, et, séchant ses larmes, elle ne fît aucune remarque sur le changement qui semblait être arrêté, et se contenta de montrer qu’elle était offensée, mais par le cœur et non par l’amour-propre. En effet, pouvait-elle rougir de n’avoir pas une couronne pour lutter avec sa rivale ? La réflexion devait