Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/96

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sans la saluer d’une prière. Elle s’agenouilla donc et pria, tout en détournant les yeux de ce spectacle hideux. Tout-à-coup ils sont frappés de l’éclat d’un objet qui luit parmi les plis du vêtement du mort… Ce sont des tablettes… ce sont celles de son frère… elle les reconnaît !…

Se baisser sur le cadavre, détourner les plis de l’étoffe imbibée de sang et lacérée de la dent du tigre, enlever le sang caillée qui couvre l’ivoire des tablettes et en lire le contenu, fut pour Zingha le travail de quelques secondes… Après avoir lu, elle demeura absorbée dans de profondes réflexions. Que se passait-il dans cette âme farouche, qu’une seule âme en ce monde avait pu rendre sensible ? la suite nous le révélera.

— Cassangé, dit la princesse, il faut prendre une partie des vêtemens de cet homme. Quelque dégoût que cela t’inspire, hâte-toi.

— Entendre c’est obéir, maîtresse, dit Cas-