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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/348

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Le maréchal leva les épaules.

— Quelle comparaison vous faites là ! comment pouvez-vous comparer les deux positions ? La maréchale avait quarante ans lorsque vous en aviez vingt-deux… J’étais presque toujours à l’armée, et vous aussi ; vous n’aviez pas le temps de faire de complots avec ma femme ; et puis ensuite je lui étais fidèle, moi, à ma femme.

— Oh ! monsieur le maréchal !…

— Sans doute ; j’avais des intrigues passagères, mais jamais une liaison n’est venue troubler ma paix intérieure, jamais je n’ai fait pleurer en larmes de sang un bonheur perdu. Mon cher général, savez-vous jusqu’à quel point votre femme est malheureuse ?…

M. de Sorcy ne répondit pas.

— Je le sais, moi.

Alfred releva la tête vivement.

— Oui, je le sais, et je le sais par un de ces hasards qui ne se rencontrent pas assez souvent dans la vie pour le soulagement des cœurs