Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/80

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— Mais ce n’est pas pour lui que de telles manières sont faites, s’écria la pauvre Anna stupéfaite et glacée d’entendre la mère de Raymond accuser son fils !…

La comtesse Vanina secoua tristement la tête.

— Non, dit Anna, je ne puis le croire… on vous a trompée…

— Mon enfant, dit la vieille dame en souriant tristement, on voit bien que vous n’êtes pas encore mère… nous ne croyons jamais une voix étrangère quand elle accuse notre enfant ; nous ne pleurons que sur une preuve acquise par nous-même ; et cette preuve, c’est toujours une douleur.

Quand Anna revit Raymond, elle fut contrainte avec lui. Cette pensée qu’il avait laissé partir sa mère pour contenter un caprice de sa femme lui causait une peine qu’elle ne pouvait elle-même comprendre… elle ne pouvait s’expliquer comment la mère de Raymond