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DISCOURS DE M. DE FREYCINET

prononcé dans la séance publique du 10 décembre 1891, en venant prendre séance à la place de m. émile augier.

  Messieurs,

Il n’est pas de figure plus intéressante à étudier et plus originale que celle de l’illustre confrère dont la perte est si vivement ressentie parmi vous. Tout en lui attire l’attention : et la nature de ses œuvres, et l’action considérable qu’il a eue sur ses contemporains, et l’éclat d’une fortune dont l’histoire des lettres offre bien peu d’exemples. À l’âge, en effet, où tant d’autres cherchent encore leur voie, il était déjà célèbre, et il l’était devenu du premier coup, sans effort. Nul n’avait préparé son succès, et il semblait que chacun y fût acquis d’avance. Puis, pendant plus de quarante ans, alors que l’opinion est si féconde en