Aller au contenu

Page:Achard - Belle-Rose, 1847.djvu/314

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

en voyant que Suzanne s’apprêtait à répondre, je n’ai pas de rancune, et je mets tout ce que j’ai de crédit à votre disposition.

Mme d’Albergotti allait répliquer, lorsqu’un huissier vint prévenir M. de Pomereux que M. de Louvois le mandait dans son cabinet. M. de Louvois expédiait quelques signatures au moment où M. de Pomereux entra. M. de Charny venait de s’éloigner.

– Mettez-vous là, lui dit le ministre ; je vous ai choisi pour une mission d’importance, et vous allez partir tout à l’heure.

– J’accepte la mission et partirai quand vous voudrez.

– C’est bien comme cela que je l’entends.

– Mais vous me permettrez bien de vous toucher quelques mots d’une affaire qui concerne une personne à laquelle je m’intéresse fort.

– Son nom, s’il vous plaît ?

– Mme la marquise d’Albergotti.

– Savez-vous bien ce qu’elle a fait ?

– Parfaitement.

– Et vous avez l’audace de vous intéresser à elle ?

– Parbleu ! j’ai failli l’épouser !

M. de Louvois ne put s’empêcher de rire.

– Voilà une belle raison ! s’écria-t-il.

– Eh mais, il ne s’en est fallu que de son consentement qu’elle ne devînt ma femme.

– C’eût été tant pis pour vous.

– Pourquoi ?

– Parce que si elle eût été votre femme, je ne sais pas trop ce que vous auriez été.

– Hein !

– Votre protégée, mon beau cousin, est fort éprise d’un certain drôle qui a nom Belle-Rose.

– Voilà qui sent son idylle.

– Ce Belle-Rose était en route pour la citadelle de