Page:Achard - Belle-Rose, 1847.djvu/466

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– Ah ! il y a un dernier coup ?

– Un horrible coup ! Après vous avoir dépouillé, ces gens-là ont prétendu qu’il était urgent de vous arrêter. Ce sont des personnes méticuleuses qui ne croient pas aux épées cassées et aux engagements d’honneur.

– L’incrédulité est un vice parisien, monseigneur.

– Vous comprenez que j’ai dit leur fait à tous ces gens-là ; malheureusement on est revenu à la charge, et afin qu’on ne s’imaginât point que ma parenté me rendait injuste…

– Vous avez cédé ?

– Tout juste, mon cousin.

– Et voilà que je vais être arrêté !

– C’est à la Bastille qu’on vous enverra, et je vous y donnerai tout loisir de méditer votre défense pour confondre les calomniateurs.

– C’est un projet qui me séduit ; il est seulement fâcheux que je ne puisse pas l’exécuter, répondit M. de Pomereux d’un air tout affligé.

– Et pourquoi donc, s’il vous plaît ?

– Parce que je n’irai pas à la Bastille.

– Vous n’irez pas à la Bastille ! s’écria le ministre en se levant.

– Mon Dieu, non !

– Voilà qui est plaisant !

– Point, c’est fort sérieux.

– Et si je vous l’ordonne ?

– Alors je suis sûr que monseigneur le prince de Condé me le défendra.

– Le prince de Condé ! répéta M. de Louvois tout abasourdi.

– Lui-même !

– Et qu’a-t-il à voir dans cette affaire ?

– Parbleu ! ne suis-je pas un officier de sa maison ?

– Vous !