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Page:Achard - Belle-Rose, 1847.djvu/82

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– Quelqu’un est venu !

– Ah ! ah ! quelqu’un ou quelqu’une ?

– Un jeune seigneur fort richement habillé, ma foi ; la moustache retroussée, le nez pointu, maigre mais leste, et d’une tournure distinguée.

– Il a demandé après moi ?

– Certes oui, sans saluer, comme un gentilhomme. – Bonhomme, m’a-t-il dit, Belle-Rose est-il là ? – Non, monseigneur, ai-je répondu, debout et le chapeau à la main. À son air dégagé, j’ai compris tout de suite que j’avais affaire à un seigneur de la cour. – Au diable ! a-t-il repris. Tu lui diras que j’ai à le voir. Je l’attendrai demain.

– Vous a-t-il dit son nom ?

– Point.

– Son adresse ?

– Non plus.

– Où diable, monsieur Mériset, voulez-vous que je le trouve ?

– Oh ! il ne m’a rien dit, il a tout écrit chez vous.

– À la bonne heure, monsieur Mériset, voilà par quoi il aurait fallu commencer.

Belle-Rose trouva sur un meuble un bout de papier, et sur ce bout de papier ces mots : « Gaspard de Villebrais. »

– Mon lieutenant ! s’écria-t-il, que peut-il me vouloir ?

Le plus simple, pour le savoir, était de se rendre au logis du lieutenant ; c’est ce que fit Belle-Rose le lendemain. M. de Villebrais lui apprit qu’il était à Paris pour ses affaires, et en même temps pour celles de la compagnie.

– Je ferai les miennes, et je compte sur vous pour les autres, ajouta-t-il. Si vous avez besoin de moi, vous me trouverez tous les jours, d’une heure à deux, au jeu de paume, près du Luxembourg, et de trois à quatre à la place Royale. C’est là que vont les gens du bel air. Adieu, on m’attend quelque part.