Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/133

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— Sire ! cinq cents hommes, et je réponds de tout ! reprit Armand-Louis ; mais les instants sont comptés ! hâtez-vous.

Gustave-Adolphe appela Arnold de Brahé, qui venait d’enfoncer son épée dans la gorge d’un cuirassier.

— Qu’on obéisse à M. de la Guerche comme à moi-même. Allez, dit-il.

— Sire, merci ! Tenez là un quart d’heure seulement, et vous aurez de mes nouvelles ! s’écria M. de la Guerche, qui poussa son cheval hors de la mêlée.

— Tenir ! je mourrai là avant de reculer ! dit le roi.

M. de la Guerche eut bientôt ramassé quelques centaines de cavaliers ; quand un capitaine hésitait à le suivre : « Ordre du roi ! » disait Arnold de Brahé, et l’on se rangeait derrière lui. L’escadron des huguenots français faisait rage non loin de là.

— Parbleu ! dit Renaud, voilà nos compatriotes… je vais te les amener !

Il partit comme une flèche et les rejoignit en passant à travers tout. À la clameur qui s’éleva tout à coup, on comprit que les soldats de La Rochelle venaient de le reconnaître.

— Voilà nos amis, dit Renaud, qui reparut à la tête des huguenots.

À la vue d’Armand-Louis, les dragons poussèrent mille cris de joie.

— En bataille ! messieurs, dit M. de la Guerche, qui les mit au premier rang.

Voyant alors qu’il avait à peu près le nombre d’hommes qu’il voulait, il longea les lignes de l’armée suédoise, les tourna bientôt, et, trouvant une issue libre, montra du bout de son épée l’artillerie impériale qui se couronnait de feux.