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XIV

LES ROUERIES D’UNE FILLE D’ÈVE

Laissons pour quelque temps M. de la Guerche et M. de Chaufontaine à la cour du roi Gustave-Adolphe, où la guerre ne leur permettra pas des loisirs bien longs, et retournons de quelques pas en arrière auprès de Mme d’Igomer, que nous avons perdue de vue depuis que l’audace de Magnus a tiré de ses mains Mlle de Souvigny et Mlle de Pardaillan, au moment où, triomphante, elle les conduisait au couvent de Saint-Rupert.

On se souvient que Jean de Werth, pour obéir au désir exprimé par la baronne, s’était chargé de la mener en personne à Prague, où le feld-maréchal Wallenstein avait fixé sa résidence. L’échec qu’elle venait de subir dans le pavillon où elle avait passé une nuit ne changea pas sa résolution, et, dès le lendemain, elle partit pour la Bohême ; mais, escortée par les gens du baron, elle laissa le général des troupes bavaroises devant Magdebourg. Elle était sûre de lui et voulait qu’un complice non moins ardent et non moins obstiné dans sa haine veillât autour de la ville où les deux cousines avaient si fatalement trouvé un refuge.

Pour les desseins qui mûrissaient dans cette tête en fermentation, il fallait à Mme d’Igomer un appui tout-puissant. Si elle ne devait plus entrer dans ce palais vers lequel elle