Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

« Ah ! pensa-t-elle, c’était autrefois Renaud qui me pressait ainsi dans ses bras ! »

Mme d’Igomer partit. Elle avait tout ensemble une lettre signée du nom redoutable de Wallenstein et une escorte d’honneur.

La lettre, qui était pour le comte de Tilly, faisait connaître au vainqueur de Magdebourg le désir qu’avait le duc de Friedland d’appeler à Prague Mlle de Pardaillan et Mlle de Souvigny, parentes de Mme d’Igomer, grande maîtresse de son palais. De grands présents accompagnaient cette lettre, que Mme d’Igomer ne remit pas sans toucher un mot de la rançon, dont une bonne part reviendrait à celui qui avait le plus large droit au butin. Le comte de Tilly céda, et il ne fut plus question que de rejoindre M. de Pappenheim, qui avait pris les devants.

— Il s’obstine à vouloir escorter les deux prisonnières en personne, dit le vieux général ; et il est d’autant plus important, que, vous le voyez, sur la nouvelle de la prise de Magdebourg, l’empereur a nommé M. de Pappenheim au commandement d’un corps de troupe qui doit agir dans la Saxe. Ne perdez pas une minute.

Mme d’Igomer, munie de nouvelles instructions, se concerta avec Jean de Werth.

— Je connais celui qu’on nomme le Soldat, dit le baron, il est homme à s’entêter dans sa folle résolution. Je vous demande un peu d’où lui viennent ces fumées de chevalerie ! Les deux captives sont perdues pour nous si vous ne trouvez le défaut de la cuirasse.

— Il n’y a pas de cuirasse où il n’y en ait un ! Fiez-vous donc à moi pour découvrir le sien. Que Mlle de Souvigny arrive seulement à Prague, où je règne, et je fais serment qu’elle sera à vous.

— Ma seule crainte est que M. de Pappenheim ne consente