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XIX

QUATRE CONTRE UN

Les conditions d’échange venaient d’être ratifiées ; rien ne retenait plus Armand-Louis et Renaud à Nuremberg. Ils prirent congé de Wallenstein et sortirent du camp à cheval.

À un trait d’arbalète du fossé, ils rencontrèrent un cavalier qui, passant près d’eux, les salua. C’était le comte de Pappenheim ; il portait la cuirasse au dos et un grand manteau agrafé sur ses épaules. Avant qu’Armand-Louis ou Renaud eussent le temps de lui répondre, le comte était déjà loin.

— L’oiseau de proie s’envole à gauche, mauvais signe ! dit Carquefou.

— Sans compter que le pays est propice aux embûches, murmura Rudiger.

La route s’engageait dans un pays boisé semé de gorges et de solitudes où croissaient çà et là des sapins et des bouleaux. Un vent bas soufflait, roulant des masses de vapeurs errantes qui s’épaississaient ou se dissipaient tour à tour. Armand-Louis et Renaud ressentaient l’influence de cette nature mélancolique ; ils songeaient et ne parlaient pas.

Magnus regardait tantôt en avant, tantôt en arrière, tantôt à gauche, tantôt à droite. Rudiger, de son côté, avait l’œil à tout.