Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/197

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du fourreau, la laissa pendre toute nue à son poignet. Rudiger avait pris la même précaution.

Carquefou, qui les observait, les imita scrupuleusement ; après quoi, se penchant à l’oreille de Magnus :

— Pourquoi ? lui dit-il.

Magnus étendit la main sans parler vers les quatre coins de l’horizon.

— Oh ! oh ! fit Carquefou.

— Et remarquez qu’ils se rapprochent de nous, dit Rudiger.

Magnus ne dit rien, seulement il fit à part lui cette remarque que, depuis un instant, chaque groupe s’était augmenté d’une unité, ce qui portait le nombre des cavaliers à seize.

Au même instant, les quatre hommes qui marchaient en avant firent volte-face, et ceux qu’on voyait en arrière allongèrent le pas.

Par un mouvement simultané, les deux troupes qui trottaient dans la plaine et dans les bois dirigèrent leur course vers la route.

M. de la Guerche et M. de Chaufontaine étaient pris entre quatre feux.

En cet endroit où nulle hôtellerie, nulle maison, nulle cabane ne se voyait aussi loin que la vue pût s’étendre, deux bouquets noirs de sapins s’élevaient aux deux côtés de la route.

Magnus frappait déjà sur l’épaule d’Armand-Louis, et Carquefou avertissait Renaud, lorsqu’un cavalier sortit du plus épais de ces massifs. Il avait la tête haute, l’épée à la main.

Carquefou poussa un cri.

Le cavalier sourit, et, saluant du bout de son épée :

— Je vois, messieurs, dit-il, que vous avez reconnu le capitaine Jacobus.