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XXI

UNE HALTE AUTOUR D’UN MUR

La marche de l’escadron se poursuivit hardiment et sans obstacle à travers un pays que sillonnaient en tous sens des bandes de soldats venus de cent pays divers. Il n’était presque pas d’heure où l’on n’en rencontrât quelqu’une chevauchant dans la plaine. La plupart passaient sans s’arrêter. Lorsque par hasard un capitaine questionnait Magnus, qui avait pris, ainsi que Rudiger, le cheval blanc et le clairon d’un trompette, ou quelquefois aussi M. de la Guerche, qui marchait à la tête des cavaliers, la réponse n’était jamais lente à venir.

On appartenait un jour au corps du feld-maréchal Wallenstein, et l’on allait en garnison dans une place de la Souabe.

Le lendemain, on faisait partie des régiments de M. de Pappenheim, et on était en marche pour les frontières de la Bohême, menacées par les Suédois.

Le jour suivant, on était au service du duc Charles de Lorraine, et on exécutait une marche de flanc.

Selon les occurrences et les officiers qu’on rencontrait, on était Italien, Espagnol, Hongrois ou Polonais.

Et l’on gagnait chaque jour du terrain.