Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/333

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au moment où vous entriez chez le roi… C’est une idée dont je veux causer avec lui.

Mais au moment où Magnus faisait mine de tourner bride, maître Innocent joua de l’éperon, et le cheval maigre et chétif partit comme la foudre ; en quelques minutes, il fut hors d’atteinte.

— Eh ! eh ! murmura Magnus, voilà qui m’enracine dans mes soupçons… nous verrons la hyène après le chacal.

— Eh bien ! répliqua Armand-Louis, ne sommes-nous pas là pour les recevoir ?

Tandis que tout se préparait dans le camp suédois pour l’action décisive du lendemain, Wallenstein était en conférence avec le duc François-Albert, qui lui faisait part de la résolution prise par le roi Gustave-Adolphe.

— J’ai perdu deux fois vingt-quatre heures à vous chercher dans les montagnes, entre Cambourg et Weissenfels, et à battre les bords de la Saale. À votre tour, ne perdez pas une heure. Le roi de Suède sera sur vous demain.

— En êtes-vous bien sûr ? s’écria Wallenstein, qui se leva. Hier le roi marchait sur la Saxe.

— Il a levé le camp qu’il avait à Naunbourg et s’avance à marches forcées sur Weissenfels.

— Le comte Kolloredo s’y trouve ?

— Il tient le fort, mais il n’empêchera pas le roi Gustave-Adolphe de passer. Croyez-le, monseigneur, la bataille est inévitable.

— Elle ne sera inévitable que si je consens à l’accepter.

— Et si Votre Altesse la refuse, ses ennemis assureront qu’elle n’ose pas rencontrer le roi de Suède en rase campagne.

Wallenstein rougit.

— Ah ! on a dit cela !

— Ceux qui ne vous connaissent pas, monseigneur, se font