Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/342

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Le cavalier au manteau rouge qui le suit s’approche de François-Albert.

— L’armée plie. Le roi mort, elle est vaincue ! Frappez donc ! dit-il.

Le duc de Lauenbourg lève un lourd pistolet.

— Ah ! je n’ose pas ! dit-il.

En ce moment, Gustave-Adolphe, emporté par sa course, passe non loin d’un peloton de mousquetaires impériaux. François-Albert feint d’être entraîné par son cheval et, courant sur leur front :

— Celui qui galope le premier, là-bas, c’est le roi… tirez ! dit-il.

Trois mousquets s’abaissent et font feu ; une balle atteint Gustave-Adolphe et lui casse le bras gauche, qui plie et tombe le long du flanc.

— Malédiction ! murmure François-Albert qui ne voit pas tomber Gustave-Adolphe.

En ce moment Armand-Louis accourt de toute la vitesse de son cheval.

— Sire, dit-il, le duc Bernard me suit.

— En avant ! répond le roi.

Un gros de cuirassiers le sépare tout à coup de M. de la Guerche, qui les charge à la tête de trente dragons.

Gustave-Adolphe s’efforce de joindre M. de Pappenheim, mais la douleur et la perte du sang l’affaiblissent, une vieille blessure mal cicatrisée se rouvre : il pâlit et chancelle.

— Ah ! que du moins mes braves soldats ne me voient pas tomber ! dit-il.

— Mais frappez donc ! répète Jacobus à l’oreille du duc de Lauenbourg, tandis que Gustave-Adolphe s’éloigne à pas lents.

François-Albert hésite.