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XXXIII LES MORTS VONT VITE

Comme il revenait sur ses pas lentement, avec les dragons groupés autour de MM. de Saint-Paer et de Collonges, Armand-Louis rencontra Renaud, qui, flanqué de Carquefou, galopait à côté d’un bas officier revêtu de l’uniforme de la cavalerie croate. On fit halte un instant.

— Cet homme m’a promis de me conduire au logis de M. de Pappenheim, dit le marquis ; s’il tient sa promesse, il aura cent pistoles ; s’il y manque, la balle de ce pistolet lui cassera la tête.

— À toi le grand maréchal de l’empire, à moi le capitaine Jacobus ! répondit M. de la Guerche.

Les deux frères d’armes échangèrent une vigoureuse poignée de main ; on lisait sur leur visage la marque d’une résolution implacable.

M. de Collonges intervint.

— Mon cheval est frais, dit-il, je l’ai emprunté à un officier des gardes de Wallenstein à qui je l’ai payé d’un coup d’épée… je vais donc m’attacher à la fortune de M. de Chaufontaine ; M. de Saint-Paer restera avec M. de la Guerche… Ainsi chacun de nous aura sa part dans l’œuvre commune.