Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/42

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— Et plus tard nous jouerons de l’éperon, si faire se peut, reprit Carquefou.

Ils avaient devant eux les compagnies wallonnes, que le comte de Pappenheim avait menées à l’assaut, et qui du premier élan venaient de planter le drapeau aux couleurs impériales sur les remparts de la ville neuve, tandis que Jean de Werth, à la tête des régiments bavarois, fondait sur le côté opposé de Magdebourg.

L’attaque avait été conduite avec autant de promptitude que d’habileté ; après une retraite simulée, c’était un retour rapide et foudroyant. La tactique prévue par Magnus était du vieux comte de Tilly : l’exécution avait été confiée à ses plus hardis lieutenants, mais à la tête des meilleures troupes.

Presque sans coup férir, ils venaient de pénétrer au pas de course jusqu’au cœur même de Magdebourg, mais ils avaient rencontré M. de Falkenberg et les Suédois.

Électrisés par leur exemple et celui de M. de la Guerche et de Renaud, qui retournaient à la charge, les quelques soldats et les volontaires qu’ils avaient réunis rompirent les premiers rangs des compagnies wallonnes et les culbutèrent jusqu’aux remparts.

Mais de nouveaux cris s’élevèrent de l’autre côté de la ville ; le bruit sinistre de la fusillade s’y mêla plus rapide et plus retentissant de minute en minute, et un gros de fugitifs se jeta parmi les Suédois, remplissant l’air de clameurs d’épouvante.

Un homme qui avait la poitrine traversée d’un coup de feu tomba aux pieds de M. de Falkenberg.

— Jean de Werth ! cria-t-il, et il expira.

Armand-Louis et Renaud se regardèrent.

M. de Pappenheim en face ; derrière eux Jean de Werth. Leurs deux implacables ennemis réunis pour les vaincre. Ils pensèrent à Mlle