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HUMOUR ET HUMORISTES

M. Capus de nouveau s’écroula sur le canapé.

« Mais non, mes romans ne comptent pas. Je suis sans doute le seul réaliste de mon époque, car j’ai fui le naturalisme de Médan, le pessimisme de mes cadets, la prétentieuse écriture des nouveaux venus, le parisianisme des auteurs à la mode, me bornant à représenter le réel, simple, tel qu’il est, dans un style simple. Mais bast ! quelques esprits légers m’ont classé parmi les ironistes ; je porterai toute ma vie cette odieuse étiquette. »

Trois coups discrets, une porte entre-bâillée, un bras, un pied, une tête : un vieil ami, jadis littérateur, aujourd’hui député, entrait.

Le dos voûté, la tête un peu inclinée à droite, son lorgnon se balançant sur le veston entr’ouvert, il fit quelques pas, tendit la main, puis s’assit.

« Qu’avez-vous ? dit-il ; vous me semblez morose. »

D’un air dolent, M. Capus, les yeux baissés, conta ses ennuis.

L’éternel sourire, que des idées et des ba-