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GEORGES AURIOL


Pour Mme L. Lambert.


C’était tout en haut, tout en haut de Montmartre, près d’une vieille petite église, sur une petite place froide, où de vieux arbres frissonnaient et semblaient pleurer, un tout petit café. Et dans ce petit café il y avait, assis à une table, un petit homme, à la barbe blonde et bien taillée, aux bons yeux doux, coiffé d’un petit chapeau noir, amolli, ramolli et démoli. Il fumait, en penchant la tête un peu, une grosse pipe de merisier d’où fuyaient, éperdues, de grosses bouffées blanches ; il les regardait avec un sourire tendre monter, gambader et s’évanouir.