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L’HUMOUR

vous poserai des questions, en élève désireux d’augmenter ses connaissances, et vous m’instruirez. Cela me ramènera au temps de l’institution Massin, et j’oublierai durant une heure mes cheveux gris. »

Ce rôle de magister m’ennuie un peu et me gêne. Je n’aime point disserter, mais les désirs de mon vieil ami se réalisent toujours. Il s’asseoit en face de moi, et tout de suite :

— Procédons par ordre ; définissons d’abord ce que vous entendez par humour. »

Je lève les bras au ciel avec stupéfaction :

— Ah ! vous allez trop vite. Il y a des années que nos meilleurs critiques s’efforcent de donner cette définition, et n’y arrivent pas… et vous voulez que moi…

— Vous reculez ? Ah ! L’humour n’est qu’un mot prétentieux qui cache une chose antique et simple, une gaieté railleuse, une ironie froide et fantaisiste. Hélas, nous prenons l’habitude d’emprunter, pour exprimer des idées nôtres et communes, des mots à nos voisins d’outre-Manche.

— Mais non, mais non : si vous aviez raison,