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HUMOUR ET HUMORISTES

et potelés, blonds ou bruns, qui m’entourent, j’y savoure délicieusement des joies calmes et reposantes et simples.

Mes yeux amusés regardent sans se lasser les écuyères légères, aux mollets nerveux, aux bras souples, sauter en pirouettant des obstacles et fuir à travers des cerceaux de papier. Leurs sourires vaniteux, leurs mines ennuyées, même les baisers commandés qu’elles jettent au public du bout des doigts, ravissent mon âme de grand enfant. Plus gue les chevaux de course, ces aristocratiques poseurs, plus que les chevaux de cavalerie, ces snobs belliqueux, les chevaux d’hippodrome me charment. Ils savent piaffer d’un pied mondain, et remuer la tête gentiment ; avec une grâce naturelle à la fois et apprise, ils époussettent de la queue leur arrière-train avec distinction ; ni trop fats, ni trop modestes, ils sont discrètement cabotins. J’admire aussi les jambes fortes et les bras musclés, les torses souples et les moustaches retroussées des hercules et des gymnastes. Je songe à la faiblesse de mes membres, je n’ose