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LA CRITIQUE DU CRITIQUE

vous rendre fat ; mais j’estime qu’ils ne servent de rien, et que les blâmes seuls sont utiles, et j’ai à vous en adresser.

Je comprends mal d’abord votre façon de critique. J’appartiens à une époque où l’on évitait toute cabriole, et je suis habitué à traiter gravement tout ce qui ressort du domaine littéraire. Avions-nous à parler d’un prosateur ou d’un poète : nous distinguions en lui, suivant les principes enseignés par des maîtres éminents, l’homme et l’écrivain, et nous cherchions avec habileté et finesse comment l’un pouvait expliquer l’autre. Nous imaginions ensuite quelque comparaison avec un auteur classique, et, selon que notre homme était plus ou moins entaché de modernisme, nous lui accordions du talent, ou nous lui en refusions. Nous composions ainsi un article solide, divisé rigoureusement en paragraphes clairs.

Vous êtes d’une autre école : les pirouettes et les gambades seules vous charment ; vous esquissez, avec bonheur, des pieds-de-nez à ceux que vous jugez, et vous levez la jambe, et vous tirez la langue, avec une joie indicible.