Page:Acker - Humour et humoristes, 1899.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
24
HUMOUR ET HUMORISTES

donner à leur observation une ironique expression. À une époque où le naturalisme pataugeait, où le symbolisme essayait d’établir ses vagues théories, et où naissait un mysticisme de brocanteur, ils songèrent à voir le monde tel qu’il est, à saisir directement la vie, à représenter enfin la réalité sous ses multiples aspects, en en dégageant tout le comique qu’elle contient. Ces hommes donc se réunirent et s’unirent, et, tâchant d’atteindre le même but par les mêmes moyens, ils constituèrent une véritable école d’humoristes, la seule dont nous puissions nous glorifier. Quelques-uns les avaient, sans doute, précédés et comme annoncés : Moineaux, Chavette ; mais ils manquaient de littérature.

— Auront-ils des successeurs ? me demanda mon vieil ami.

— Non, lui dis-je, personne ne les surpassera ; ils ont épuisé leur sujet. Ils n’auront que des imitateurs, et les imitateurs sont, en quelque sorte, les croque-morts de toute école littéraire.

Mon vieil ami réfléchit une minute et