Page:Acker - Le Beau jardin, 1912.djvu/134

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avec un portail sculpté, une tourelle, une galerie à rampe : c’est à chaque pas, dans le silence nocturne, un imprévu saisissant. Semblables ou parentes, les maisons sont toutes diverses, tant il y a de fantaisie dans leurs façades, dans leurs toits, dans les marques de l’âge. Les détails échappent, car la ville est peu éclairée ; mais justement tout acquiert par là un visage mystérieux. Les eaux-fortes se succèdent…

À quelques mètres de la grande rue, où, sous les clartés électriques, des groupes d’ouvriers s’égaient, c’est brusquement une place resserrée et obscure : les maisons au toit sombre, à la façade blanche, découpent nettement sur le ciel le profil de leur faîte ; seules les lumières, humbles lampes, brûlent derrière les fenêtres, dont les volets sont clos ; à droite, un bâtiment noir s’étend, on devine une tourelle, un escalier, une galerie ; nul bruit que le bruit de l’eau qui tombe lentement d’une fontaine, nul passant…

Plus loin, une sorte de canal, les maisons