Page:Acker - Le Beau jardin, 1912.djvu/146

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si patiente ont sans doute été les chefs-d’œuvre d’admission de maîtres-sculpteurs. La charpente des combles étonne par l’aisance de son enchevêtrure, la conservation presque complète de ses bois, son toit hardiment lancé, sa vaste surface.

Ainsi les vieilles constructions religieuses ou municipales dressent, un peu partout, dans la ville, leur témoignage du passé. D’une façon plus familière, les vieilles maisons privées donnent le même enseignement et la même volupté. Elles sont nombreuses, les vieilles maisons de Colmar, et elles sont toutes célèbres. C’est « la maison des têtes » de pure Renaissance, ainsi nommée pour les têtes grimaçantes et les cariatides grotesques qui réjouissent les pilastres des fenêtres, les deux étages de la tourelle et le portail cintré : c’est la maison Staub, une des plus belles de la Renaissance primitive de l’Alsace, si légère, si gracieuse, avec sa petite galerie à cinq arcades d’une simplicité touchante et sa grande galerie dans la riche balustrade