Page:Acker - Le Beau jardin, 1912.djvu/163

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dissimulé sous sa robe l’uniforme qu’il n’avait pas eu le temps de quitter… En 1870, une Colmarienne, Mlle Antoinette Lix, commandait une compagnie franche des Vosges, et quand les mobiles se débandaient, elle les arrêtait, en leur criant : « Debout, debout ! Les Français doivent saluer tête haute les balles prussiennes ».

La réunion à la France, loin de diminuer l’individualité de Colmar, la compléta encore. Lors de l’attribution de l’Alsace à la France par le traité de Munster, le Roi avait établi à Ensisheim une Chambre royale, remplacée en 1657 par le Conseil souverain d’Alsace, qui eut pour président Charles Colbert, marquis de Croissy, intendant de la nouvelle province. Ce Conseil ne résida à Ensisheim qu’une trentaine d’années : en 1698, il fut transféré solennellement à Colmar. À côté de Strasbourg, demeurée la ville universitaire, militaire et administrative, Louis XIV érigeait Colmar en capitale judiciaire de