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année, après la Saint-Jean, bourgmestres, grand et petit conseil, chefs des corporations, corps de la bourgeoisie, se réunissaient le matin à l’église Saint-Étienne, et là le syndic, après avoir expliqué les actes accomplis et exposé les projets, lisait la formule du serment que les autorités prêtaient à la commune et la commune aux autorités. Chacun se levait à son tour et jurait. Il n’y a plus seulement la ville, mais la république de Mulhouse[1]. Et république, Mulhouse ne l’est pas seulement de nom et de fait, elle l’est tout autant de sentiments. Elle est née républicaine, et elle le demeurera à travers les vicissitudes de son histoire, si l’on entend par là avoir la passion de l’indépendance, la volonté de se gouverner soi-même, l’instinct de la solidarité collective. Nulle localité en Alsace n’a possédé autant de libertés ; de là son importance, car au moyen âge l’impor-

  1. Cf. Histoire de la ville de Mulhouse, par Ch. de Lasablière, 1856, passim. — La République de Mulhouse, par Albert Metzger. Bâle, Henri Georg, éditeur, passim.