Page:Acker - Le Beau jardin, 1912.djvu/204

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les mœurs étaient plutôt austères. Si les patriciennes sortaient le jour en carrosse avec des laquais sur le siège, elles travaillaient le soir à la chandelle avec les servantes. Jusqu’aux dernières années du dix-neuvième siècle, tous les vendredis, les amies travaillaient ensemble pour les pauvres. Les jeunes filles formaient leur cercle à leur sortie de pension, fidèles, toute leur vie, chacune à son vendredi. Même aujourd’hui où la charité sociale revêt d’autres formes, il y a encore quelques réunions du vendredi.

Amour de la bonne chère dont profitait au reste tout étranger de distinction qui passait à Mulhouse. Il était sûr d’y recevoir une hospitalité généreuse, et quand il partait, ses hôtes, une fois qu’il était monté à cheval, buvaient avec lui, devant la foule accourue, dans une coupe de vermeil ou un hanap d’argent, le coup de la Saint-Jean, ou coup de l’étrier ; et non pas du vin du pays, communément appelé gratte-gosier, parce que, mé-