Page:Acker - Le Beau jardin, 1912.djvu/208

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Schmalzer, travaillant à Bâle dans une maison de commerce, s’était rendu compte par lui-même des bénéfices que procurait la fabrication des toiles peintes, déjà assez florissante en Suisse, à Genève, à Neuchâtel et à Bâle. Ce Schmalzer, dont la grosse figure ne manque pas d’ironie sous la coiffure à marteau, chercha, rentré à Mulhouse, à fonder une fabrique d’indiennes. Il lui fallait un dessinateur et des fonds.

Le dessinateur, Schmalzer le trouva dans la personne de Jean-Henri Dollfus, peintre de talent. La famille Dollfus était établie à Mulhouse depuis le seizième siècle. La légende — car ces grandes familles bourgeoises ont leur légende — lui prête un ancêtre maure, un Adolfos ou Dolfos, au temps de la domination sarrasine en Espagne. De là sans doute, sur le cimier qui domine les armoiries, l’homme brun de l’écusson, vêtu d’azur au col d’or et chargé de la croix d’argent. La vérité est qu’elle se rattache à une famille patricienne de Westphalie, dont on