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LA TERRE D’ALSACE

insensiblement au faîte par de nombreuses sinuosités et des courbes magnifiquement développées. Gœthe la décrit avec enthousiasme dans le dixième livre de son autobiographie : Warheit und Dichtung. En 1815, François Ier, empereur d’Allemagne, Alexandre, empereur de Russie, et Guillaume, roi de Prusse, s’y arrêtaient pour admirer l’Alsace. « Cette fois-ci, Alsace, ô belle Alsace, s’exclamait l’empereur François, tu ne nous échapperas plus ! » C’est du sommet de cette côte enfin — inoubliable souvenir — que Louis XIV, en 1681, contempla la province que la monarchie venait d’ajouter à la France, et qu’elle lui aurait conservée : « Quel beau jardin ! » s’écriat-il. De l’endroit où il avait fait halte, toute la basse Alsace étendait devant le grand Roi, de Saverne à Wissembourg, entre la ligne bleue des Vosges et le Rhin, dominés par la flèche de la cathédrale de Strasbourg, ses vertes prairies, ses champs de blé, ses houblonnières, ses vignes, ses forêts, ses routes plantées de quetschiers et de cerisiers et, ramassés