Page:Acker - Le Beau jardin, 1912.djvu/248

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Paris pour y faire son droit ; il atteignait sa vingtième année. Il ne fut pas un étudiant modèle : cinq années lui furent nécessaires pour passer les deux premiers examens ; il préférait aux cours de droit les cours du Collège de France et de la Sorbonne. Ramené chez ses parents par une grave maladie, il commença d’écrire pendant sa convalescence. Son ancien professeur de rhétorique, M. Perrot, à qui il communiquait ses essais, le mit alors en relation avec Alexandre Chatrian.

Celui-ci, d’une vieille famille de verriers, était un Lorrain plus pur, né à Soldatenthal, hameau forestier de la commune d’Albrechtswiller. En 1814, les uhlans avaient emmené en captivité, attaché au pommeau de la selle, son père, coupable d’avoir pris le fusil. Sa mère, qui nourrissait alors Alexandre, se précipitait vers le prisonnier, pour le secourir, quand un uhlan, en la repoussant, lui perça le sein d’un coup de lance. Destiné au métier de la verrerie et déjà pourvu d’une place, le jeune Chatrian, que tourmentait le goût des