Page:Acker - Le Beau jardin, 1912.djvu/280

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siasme éveillé en Alsace par la Révolution et qui groupa les Alsaciens contre l’étranger envahisseur, ils le partagent, ils le célèbrent, ils l’exaltent. Il fallait défendre contre les coalisés les droits récents, il fallait apporter aux peuples la délivrance : une ère nouvelle brillait, grâce à la France.

Mais les guerres de conquête succèdent aux guerres de délivrance : la conscription, chaque année, enlève, dans les villages, des centaines de mille hommes ; Napoléon remplace Hoche et Marceau ; il faut se battre, toujours se battre, et beaucoup de ceux qui se battent ne démêlent point les raisons de ces tueries continuelles. Enfin, après tant de victoires, la France est envahie : il faut la défendre, et, en même temps qu’empêcher l’entrée des envahisseurs, empêcher le retour d’un régime abhorré, qu’on se figurait à jamais détruit. Ceux même qui, naguère, partaient pour la guerre d’un cœur affligé, reprennent avec ardeur leurs armes, entraînés par le plus pur patriotisme. De là toute la