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III

Mais ce vieux pays est un pays très jeune. Terre chargée de souvenirs, l’Alsace est aussi une terre ardente vers l’avenir. Alors que les autres peuples étaient encore des peuples de sujets, les Alsaciens formaient un peuple de citoyens. L’Alsace n’a jamais eu en politique des idées vieilles, mais toujours des idées jeunes. Les Alsaciens sont de tout temps démocrates ; ils le doivent à leur passé, à l’histoire de leurs villes libres, à leur fierté naturelle. Ils saluèrent avec enthousiasme la Révolution ; ce fut un des leurs, Kellermann, qui fit à Valmy reculer les armées de l’étranger ; c’est à Strasbourg, dans le salon du maire Dietrich, que retentit pour la première fois le chant de guerre et de liberté qu’ils emportèrent ensuite à travers l’Europe, dans