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LA QUESTION D’ALSACE

siens, se reposait, là une cuisine où la gourmandise bourgeoise préparait des plats fameux, plus loin la chambre modeste où travaillait le pasteur Oberlin. Mais si ce visiteur est Alsacien, il ne s’attendrit pas seulement : il prend conscience de ce que valaient ses morts et de ce qu’il vaut, lui, leur héritier ; il sort de ce musée plus instruit et plus fort. Enfin ce musée est la maison sacrée où des fêtes reproduisent des périodes glorieuses et des périodes heureuses de l’histoire : ce jour-là, c’est l’Alsace du temps passé qui, vraiment, y revit tout entière.

À ces écrivains, historiens, philosophes, conteurs, qui constituent la nouvelle Alsace, il faut joindre les artistes. Il eût été bien étonnant que tant de villes et de villages, où le passé demeure sous des formes si pures et si curieuses, soit dans les églises, soit dans les châteaux, soit dans les maisons des paysans, soit au bord des vieux quais, ne fussent pour les Alsaciens une source conti-