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LA QUESTION D’ALSACE

mée allemande, un monument aux soldats français tombés pour la patrie, et tandis que flottait le drapeau tricolore, des milliers de paysans chantaient, tête nue, la Marseillaise que leurs aïeux avaient chantée à travers l’Europe conquise. Les conquérants ont pu, dès 1871, supprimer complètement la langue française dans les écoles populaires et dans les salles d’asile, la réduire à la portion congrue dans les écoles normales, ne lui laisser dans les lycées et les collèges qu’une place ridicule : le haut allemand n’a pas gagné de terrain. La petite bourgeoisie, les artisans et les classes supérieures parlent le français, et les paysans et ouvriers le dialecte alsacien. On peut avancer, sans être taxé d’exagération, qu’on parle plus le français aujourd’hui en Alsace qu’avant la guerre, et le nombre des journaux de langue française a doublé. Les conférences de Strasbourg, de Colmar, de Mulhouse, de Sainte-Marie-aux-Mines amènent chaque année en Alsace les écrivains français les plus connus ; des cercles se fon-