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LES EXILÉS

, à gauche, vous les connaissez, monsieur Héring ?

— Non, madame, je ne les connais pas, répondit le jeune homme qu’elle appelait ainsi et dont le visage, complètement rasé et mat, montrait des traits volontaires, presque rudement découpés, comme le front haut et fort sous lequel les yeux clairs s’enfonçaient. Mme Dolnay les connaît peut-être.

Il s’adressa à sa voisine :

— Mme Aubray voudrait savoir si vous connaissez ces personnes qui sont là, à gauche.

Mme Dolnay qui, d’une beauté à la fois plus éclatante, plus grave aussi, devait compter quelques années de plus que son amie, tourna la tête.

— Non, je ne les connais pas, fit-elle, indifférente.

Puis elle ajouta :

— Est-ce que vous quittez bientôt Paris, Jeanne ?

— Vers le 20 juillet ; mon mari a décidé un voyage dans l’Allemagne du sud.

— Alors, vous n’irez pas à Trouville ?

— Non ; nous n’y serons même pas pour la