Page:Acker - Les Exilés, 1911.djvu/20

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— Oh ! non, mais assez souvent aux vacances, avec ma mère, ou seul, quand je fus plus grand ; mon père ne nous accompagnait jamais. J’y suis allé ensuite moins souvent… Et puis ma grand’mère est morte.

— Depuis combien de temps n’y êtes-vous pas retourné ?

Il réfléchit :

— Ma grand’mère est morte quand j’étais au régiment… J’ai trente-six ans… Nous sommes en 1909. Je suis allé à Colmar pour la dernière fois l’année qui précéda mon service militaire… cela fait quinze ans ; c’est un chiffre…

— Et tu hésiterais ! s’écria Michel. Mais ce sera le retour de l’enfant prodigue ! Oh ! ne nous prive pas de cela… Nous nous arrêtons à Colmar, trois, quatre, cinq jours même, si tu veux ; tu te retrempes le cœur avec quelques souvenirs familiaux, tu amasses une provision d’air natal, et nous repartons… Ça te convient-il ?

Mme Dolnay inclina un peu vers Claude son visage.

— Il faut accepter, monsieur Héring, dit-elle doucement.