Page:Acker - Petites Confessions, sér1, éd3.djvu/107

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facilement à ma curiosité de violer le secret de ces pages intimes.

— Nous marier, me dit-il simplement. Une fois mariés nous irons vivre en France, à Paris sans doute, car la princesse aime beaucoup Paris et, là, je travaillerai. La princesse a des goûts très simples.

— Mais ce mariage, en connaissez-vous la date ?

— Ah ! non. Nous sommes ici pour longtemps encore et c’est la seule ville, paraît-il, où l’on ne peut pas nous arrêter. Il y a bien, dans l’hôtel même, un agent de police secrète du roi de Saxe, Arthur Schwarz, mais il ne peut rien sur nous. Il compte seulement que nous quitterons Genève un jour ou l’autre et qu’alors il nous arrêtera. Mais nous ne quitterons Genève que lorsque tout sera arrangé. La cour avait demandé à la princesse de rentrer, elle ne l’a pas voulu, trop sûre du sort qui l’attendait, si elle acceptait ! Ici, nous avons un excellent avocat, Me Lachenal, et la police nous protège.

Nous espérons que la cour se décidera à demander à Rome l’annulation du mariage. Nous sommes en ce moment en pleine incertitude. L’archiduc Joseph est venu voir sa sœur il y a cinq jours ; elle lui a exposé ce qu’elle demandait ; il est reparti et nous n’avons plus eu de ses nouvelles.

— Et l’archiduc Léopold-Ferdinand ?

— Il est ici, pour quelques heures, avec Mlle  Antinowitch ; il n’a pas signé la renonciation