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LE PÈRE OLLIVIER

Comme je m’étais égaré au faubourg Saint-Antoine, une affiche collée sur les murs de l’église Saint-Paul-Saint-Louis arrêta mon regard : elle annonçait le premier sermon du Père Ollivier pour le Carême. Je me rappelai la fameuse oraison funèbre prononcée au lendemain de la catastrophe du Bazar de la Charité et qui avait soulevé tant de clameurs, et j’entrai. C’était le soir, à l’heure où, la grande nef éclairée par les lumières des lustres et les bas-côtés toujours dans l’obscurité, les églises deviennent plus mystérieuses à la fois et plus intimes. Au pied de la chaire, de l’autel au baptistère, les fidèles se pressaient, hommes, femmes, jeunes gens, presque tous de petite bourgeoisie. La canne du suisse frappa les dalles avec un rythme majestueux, les rangs des auditeurs s’ouvrirent, une rapide curiosité parcourut la foule, puis le silence de nouveau régna.

Le Père Ollivier se dressait dans la chaire. De